Fighters of the Pacific : interview de Frank Garibaldi

Posted mai 20, 2021

Bonjour, je suis Isabelle de Don’t Panic Games et voici mon invité d’aujourd’hui : Frank Garibaldi et nous allons parler de Fighters of the Pacific.
Alors, Frank pouvez-vous vous présenter ? Qui êtes-vous ?

Bonjour Isabelle,
Donc je suis Frank Garibaldi auteur du jeu Fighter of the Pacific
J’ai 43 ans, marié et père de 2 enfants une fille de 11 ans et un garçon de 9 ans. Nous résidons à Marseille sous un bon soleil provençal et sous le regard bienveillant de la bonne mère !
Je suis un joueur dans l’âme et un créateur. J’aime beaucoup jouer avec ma petite famille et j’avoue que cela m’a toujours poursuivi. Enfant, je m’amusais à modifier, améliorer certains jeux MB.
Plus tard, vers mon adolescence, je jouais beaucoup aux jeux de rôle avec mes potes et aux jeux de Figurines médiéval fantastique que tout le monde connait. Je me souviens avoir réalisé avec un ami de l’époque un jeu sur la seconde guerre mondiale avec des figurines. Nous passions énormément de temps à jouer à ce jeu et à écrire des règles.

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Vous êtes l’auteur de Fighters of the Pacific, en quelques mots, comment cela fonctionne-t-il ?

Fighter of the Pacific est un jeu sur les combats aériens pendant la seconde guerre mondiale.
Le théâtre d’opération se déroule dans le pacifique couvrant la période de 1942. Le jeu est prévu pour 2 joueurs et se veut rapide et nerveux ou chaque prise d’initiative peut avoir une issue fatale.
Dans FIPA chacun des camps doit accomplir des objectifs divers et variés. Bombarder des iles, torpiller des navires, effectuer du sauvetage, de la reconnaissance en mer etc… Les joueurs dirigent des groupes de chasseurs, de bombardiers, de navires. Chaque avion est déplacé soit en groupe soit individuellement. Dès que l’un d’eux se déplace et qu’un avion adverse se trouve dans sa zone de tir celui-ci fait feu. L’adversaire peut réagir en réalisant une manœuvre d’esquive si celui-ci n’a pas été activé pendant le tour. Dans le cas contraire, il subira les dégâts ou sera détruit. Dans FIPA, la prise d’initiative est très importante, elle permet le plus souvent de prendre l’avantage sur l’adversaire. Elle se calcule très simplement : 1 point pour chaque groupe d’avion ou avion seul en haute altitude, 2 points pour chaque avion en groupe ou seuls en basse altitude, et 1 point par avion avec un pion dégât. A chaque nouveau tour, l’adversaire ayant le moins de point, garde ou reprend l’initiative. Une dernière chose qui me semble importante : dans ce jeu il n’y a aucun dé mais beaucoup, beaucoup d’avions.

Vous avez choisi la maison d’édition Capscicum représentée par Didier D, expliquez-nous pour quelles raisons ?

Mon choix s’est porté sur Didier simplement parce que j’avais vu son jeu Fleet Commander qu’il avait lancé en financement participatif sur la plateforme Kickstarter et qui avait reçu un excellent accueil auprès des joueurs. Didier a réalisé un super boulot sur le projet Fleet Commander et je me suis dit qu’il pourrait être intéressé par mon projet et m’aider à le lancer. Après tout, des vaisseaux aux avions, la ligne éditoriale est proche !
J’ai contacté Didier et par chance le thème le branchait pas mal et il voulait en voir plus.
Après quelques échanges par mail et téléphone, nous avons pu nous rencontrer afin de tester la version béta de Fighter of the Pacific. Didier, conquis, m’a alors recommandé plusieurs modifications qui ont pu se faire, je me souviens, sur le retour du Festival des jeux de cannes, en février 2020, dans le train !

Je suppose que le jeu n’a pas été terminé en un jour. Combien de temps a-t-il fallu pour réaliser ce jeu ?

Évidemment l’aboutissement d’un jeu ne se fait pas en un jour. Il m’a fallu plusieurs années avant d’avoir un résultat correspondant à ce que je souhaitais représenter.
Si je devais dire un nombre d’années, je dirais au moins 5 ans et je ne serais pas loin de la vérité.

Quelles en ont été les principales étapes ?

Plusieurs étapes ont été nécessaires pour la réalisation de Fipa, je ne donnerai pas vraiment un ordre précis car les idées vont et viennent n’importe quand et dans le désordre.
Je dirais que c’est avant tout la thématique du jeu qui me tenait à cœur. Après les questionnements de l’échelle du jeu, vint la question de la taille du plateau, puis de celle du format des cases (carrées ou hexagones), et enfin de la règle du jeu. Une fois tout ça synthétisé, il a fallu en faire un premier prototype papier carton…
Dernière étape : les tests auprès du public, les nécessaires modifications et de nouveaux tests de jeu jusqu’à l’aboutissement. La route est très longue jusqu’à l’édition avec des moments de doute mais c’est aussi de bons moments quand les personnes trouvent votre travail super et s’éclatent à jouer à votre jeu.

Avez-vous rencontré des difficultés ? Lesquelles ?

Oui énormément ! Chaque étape a été une difficulté : la première fut technique pour mettre en œuvre un prototype acceptable. Par exemple, réaliser un plateau de jeu, créer les figurines des avions et j’en passe. Internet m’a été d’une grande utilité pour les tutos de GIM. Quant au départ, nous sommes seuls dans la réalisation il faut faire preuve de patience et d’ingéniosité. Et en parallèle, il y a eu la recherche de documentations historiques. J’ai passé de nombreuses heures à chercher sur le net, lire des documents historiques, rechercher des documents techniques sur les avions, comparer leurs caractéristiques, créer des tableaux sous Excel pour identifier les forces et faiblesses de chacun. J’ai pas mal lu aussi de récits de pilotes vétérans et les tactiques employées lors des combats aériens. Tout cela pour arriver à construire les règles en s’appuyant sur une narration historique fondée.

Des idées que vous avez essayé de mettre en pratique et que vous avez eu du mal à réaliser ? Pourquoi et comment l’avoir finalement intégré au jeu ?

Au départ, le premier prototype contenait beaucoup d’avions mais la gestion était compliquée et pourtant j’étais sur la bonne voie. Il fallait simplement alléger quelques règles. Je me suis penché plutôt sur de la gestion individuelle d’avions sous forme de figurines. Je m’éloignais de mon idée de départ, celle qui m’avait inspiré pour la création de ce jeu. Après avoir rencontré Didier et lui avoir fait tester le jeu, il m’a tout de suite dit « il faut beaucoup d’avions avec un grand plateau de jeu et des règles ultra simples » Avoir beaucoup d’avions dans une seule partie, c’est l’effet d’un combat aérien acharné garanti avec des avions dans tous les sens et occupant tout l’espace. Ce que j’ai retenu de cette rencontre avec lui c’est que ma première idée était la bonne. Alors je suis retourné chez moi pour me remettre au travail. Aujourd’hui je suis fier de présenter FIPA sous ce format car c’est ainsi que je voulais qu’il soit dès l’origine.

Un mot sur les graphismes/artwork/boîte : Quels ont été les critères pour les choisir ? Pourquoi votre choix s’est-il porté sur cet illustrateur ?

Les graphiques du jeu sont tout simplement magnifiques : Alexandre et Antoine ont fait un excellent travail ! Ils ont réussi à créer cette ambiance particulière que l’on attendait. Le travail de la couverture de la boite est à tomber par terre. Et les figurines d’avions et de navires sont très bien modélisées avec un respect historique. Le bon critère était la réalisation sans faute des avions et des navires. Je voulais que chacun respecte la forme, les couleurs et les marquages d’époque. Mais je n’ai pas eu besoin de dire quoi que ce soit car Alexandre et Antoine ont su le faire avec sérieux et professionnalisme. Pour le choix des illustrateurs Didier connaissait bien Antoine Shindler car ils ont déjà collaboré ensemble par le passé et le choix fut déterminant. Pour Alexandre nous avons fait connaissance ensemble au FIJ. J’ai toujours aimé son style, pour moi il était évident de bosser avec lui. Restait à le convaincre pour nous suivre dans l’aventure car le thème était taillé sur mesure pour lui !

Qu’est-ce que vous préférez dans ce jeu ?

Difficile de dire car j’aime vraiment tout le contenu aussi bien niveau matériel que visuel et mécanique.
Si j’avais un choix à faire, c’est peut-être sur la durée d’une partie qui est courte et nerveuse, pour autant d’avions à jouer en même temps.

Qu’est-ce qui rend ce jeu unique pour vous ?

FIPA est un jeu unique en son genre car il reste à mes yeux le seul jeu de combat aérien à offrir la possibilité aux joueurs de jouer beaucoup d’avions dans une seule partie. De plus, il n’y a pas de notion de hasard imputable à un tirage de dé, ce qui pourrait être frustrant pour les joueurs « comme moi » !
Et j’avoue que de voir tous ces petits avions sur le plateau de jeu avec en plus des bateaux, ça donne des frissons et ça donne envie de jouer.
Je voudrais ajouter une dernière chose : ce jeu est dédié à la mémoire de tous les pilotes et marins, de toutes nations qui ont donné leur jeunesse et leur vie avec honneur et courage. Dans un autre registre je tiens à remercier ma famille pour sa patience et son soutien, ainsi que tous ceux qui ont pu participé à l’élaboration de ce jeu !

Quand sera-t-il disponible pour le public ?

Cela ne dépend pas de moi mais de l’éditeur !
Entre temps, nous avons testé le jeu sur la plateforme Tabletopia, pouvez-vous nous expliquer pourquoi cette mise à disposition digitale ?
Proposer une version numérique de FIPA au public était une solution alternative de diffusion. Avec la crise sanitaire que nous vivons actuellement il était impossible pour nous de présenter le jeu sous sa forme physique. Nous espérons que la situation s’arrange rapidement afin de pouvoir rencontrer de nouveau le public pour le faire tester en direct.